Mais les mexicains ils sont comment ? Et moi j'ai dit « mais comme moi, tu me vois pas ? » « Mais alors ça fait combien de temps ? Et comment ? », ils ne pouvaient pas s'imaginer que quelqu'un du Mexique viendra les rejoindre.
Je suis Norma Alba, j'ai 28 ans, je suis mexicaine. Et je travaille maintenant au collège André Malraux et au collège Louis Pasteur aussi, mais le collège André Malraux est mon collège principal d'accueil. Et j'ai travaillé pendant 8 mois, comme assistante des profs.
Quelles étaient vos missions ?
Mes missions comme assistante des profs d'espagnol ont été de développer la production orale des élèves en espagnol et aussi d'aider à l'ouverture de leur esprit, en partageant les détails de ma culture et de l'espagnol du Mexique.
Comment se passait le contact avec les élèves ?
C'est bien différent toujours, parce que j'ai travaillé avec quatre profs différents. Alors, il y a toujours une manière différente de s'approcher des élèves. Je crois que les élèves ils ont toujours une idée, que je suis une prof, mais je suis une prof plus amicale, plus détachée, on dirait même. Alors, parfois ils ont plus de confiance avec moi, ils sont très à l'aise. Ils sont moins encadrés dans des activités notées, par exemple. C'était une relation très enrichissante dans les deux côtés. Pour les élèves, parce qu'ils ont jamais vu une mexicaine. C'est une nationalité qu'ils ont même jamais imaginé. Maintenant ils sont plus habitués, même ils partagent beaucoup avec les autres. Parfois je me retrouve à la cantine et tout le monde me dit « holà, Madame, holà ». Même si je ne les connais pas. Aussi, je crois que c'était enrichissant pour moi, parce que la diversité culturelle de la France est vraiment différente de la diversité culturelle du Mexique. Alors, c'était une dynamique scolaire bien différente de ce que je connaissais dans mon pays.
Qu'est-ce qui vous a surprise en France ?
Je crois qu'en comparaison avec la culture mexicaine, les français en général sont...je dirais pas vraiment accueillants, parce que nous, les mexicains, nous sommes très ouverts, nous aimons bien recevoir, faire des connaissances. Par contre, ici, le monde est plus réservé. C'était quelque chose que moi je savais déjà, mais que j'ai vraiment expérimenté (...) ici. Aussi par rapport à l'école, je trouve que l'enseignement des langues étrangères implique des sujets bien complexes pour les élèves. N'importe quel niveau, de n'importe quel niveau on parle, même pour les débutants, il faut traiter des sujets culturellement pertinents qui vont vraiment enrichir la culture des élèves et construire des citoyens. Alors, ça c'est un défi qui est très fort, parce que parfois j'ai traité des sujets, comme la découverte de l'Amérique, et même la colonisation, aussi le travail des enfants etc. En plus des sujets vraiment culturels, comme les traditions et les fêtes du Mexique. Je crois que ça m'a étonné parce que parfois ils sont petits, les niveaux sont tout petits aussi.
Et finalement, j'ai été surprise par la dimension géographique de la France. Le Mexique est un pays énorme, et parfois les profs ne comprenaient pas pourquoi j'avais jamais voyagé dans autres pays. Et moi je leur explique que c'est parce que le Mexique est déjà très grand, alors j'ai fait deux voyages autour de mon pays, mais ça ne semblait pas assez. C'est juste parce que la France et l'Europe en général est plus petit par rapport aux pays de l'Amérique latine. Alors, je crois que j'avais du mal à partager cette idée « c'est quoi un grand pays » en terme géographique.